En 2030, a croissance démographique mondiale prévue est estimée à 8,6 milliards de personnes (UN, 2017). En retour, la demande mondiale de denrées alimentaires augmentera avec une croissance de la production d’œufs estimée à 50 % entre 2015 et 2035. (FAO; OECD; Rabobank; FAPRI © Statista 2018).
En ce sens, la sélection génétique de ces dernières années a permis d’augmenter la capacité de production des poules.
La santé gastrointestinale est un facteur clé pour atteindre un potentiel productif maximal, non seulement parce qu’il s’agit d’un facteur clé pour la digestion et l’absorption des nutriments, mais aussi parce que c’est un composant essentiel du système immunitaire de l’oiseau.
Cette situation, ainsi que la pression exercée par une demande de bien-être accrue et de normes alimentaires, en particulier par l’augmentation de la production alternative, nous amènerait à mettre l’accent et à nous concentrer sur les défis que représente le maintien d’un intestin sain.
Plusieurs facteurs doivent être pris en compte en ce qui concerne la santé de l’intestin (Figure 1):
Ces deux vecteurs créent un lien entre l’environnement externe et interne de la poule, ce qui augmente la possibilité d’un effet négatif sur l’équilibre intestinal. Quelques influences communes:
Physiologie de l’oiseau
Représenté par l’équilibre entre la flore pathogène et la flore commensale. Cette dernière étant celle qui intervient dans le développement de la morphologie et de la structure intestinale, de la modulation immunitaire et du soutien des processus de digestion et d’absorption.
En outre, des facteurs tels que la température (Figure 3), ll’intensité lumineuse, la mauvaise ventilation, le transport, la vaccination, la densité de peuplement élevée, les agents pathogènes intestinaux et la présence de virus peuvent déclencher un déséquilibre intestinal entraînant des processus d’inflammation.
Tous ces facteurs constituent la base de l’établissement d’une santé gastrointestinale optimale.
La meilleure pratique pour maintenir une santé intestinale optimale et donc la productivité de la poule est la PRÉVENTION. Voici quelques aspects à prendre en compte:
Le marché est maintenant inondé de probiotiques, de prébiotiques, d’acides organiques et de mélanges de ceux-ci (protégés ou non), de phytobiotiques et d’enzymes alimentaires existantes.
La taille et le format des particules d’aliments sont extrêmement importants pour le développement de l’intestin. En fournissant une structure dite farine( Mash) avec des particules de distribution optimale, on améliore la qualité de l’alimentation:
Lorsque les aliments contiennent trop de particules fines, cela affecte négativement le développement du gésier et du proventricule, ces organes sont importants en raison leur rôle essentiel dans l’utilisation des nutriments et le maintien de la santé intestinale. (Zaefarian et al., 2016).
Le développement du gésier est essentiel. Un gésier bien développé, outre qu’il réduit la taille des particules d’aliments entrant dans le duodénum, agit comme une barrière pour microbiote en raison de la réduction du pH.
Les probiotiques sont des microorganismes viables capables de promouvoir un effet bénéfique sur la santé intestinale des oiseaux.
Les mécanismes d’actionnement comprennent:
Les prébiotiques se caractérisent par leu capacité à modifier (de manière bénéfique) la composition du microbiote intestinal en exerçant un effet positif sur la santé des intestins.
Il s’agit de différents oligosaccharides dont la principale caractéristique est qu’ils sont non digestibles par les enzymes endogènes. Pour cette raison, ils atteignent la partie distale du tractus intestinal où ils peuvent être utilisés comme substrat par des bactéries bénéfiques comme les bactéries bifidobactériennes ou acidolactiques (Ricke, 2018).
Normalement, les oligosaccharides comprennent les glucides tels que les fructooligosaccharides (FOS), les galactooligosaccharides (GOS) et mannooligosaccharides (MOS).
Il convient de mentionner ici les fibres alimentaires, la somme des PNA (polysaccharides non amylacés) et de la lignine. Certains de ces polysaccharides représentent un substrat pour le microbiote intestinal en plus d’être une source d’énergie. Augmenter le taux d’inclusion des fibres brutes améliorerait la diversité du microbiote intestinal et la physiologie du tractus.
Pendant la période d’élevage, les cinq premières semaines sont essentielles en raison du développement du système digestif et immunitaire, et c’est également la période où le microbiote intestinal s’établit. L’inclusion de niveaux modérés de fibres insolubles dans l’alimentation des poulettes et des pondeuses stimule le développement et la physiologie du tractus intestinal, améliorant ainsi la productivité des oiseaux.
Se définit comme la combinaison de prébiotiques et de prébiotiques où ces derniers améliorent sélectivement la croissance des probiotiques, montrant ainsi un effet synergique.
Les acides organiques sont des additifs qui, en plus d’être efficaces pour réduire ou contrôler la contamination microbiologique des aliments (Theron y Rykers Lues, 2011), ont prouvé leurs effets bénéfiques sur la santé et les performances des intestins.
Leur inclusion dans l’alimentation des poules et des poulettes stimule l’activité enzymatique endogène, améliore la solubilité des minéraux et peut donc avoir un effet antibactérien, soutenant l’intégrité intestinale de l’intestin.
Il existe une variété d’acides organiques. Il s’agit par exemple de l’acide acétique, de l’acide formique, de l’acide lactique, de l’acide fumarique, etc. ou d’une combinaison de ces acides. Ils diffèrent par leurs caractéristiques physico-chimiques et peuvent être inclus dans les aliments pour animaux ou l’eau potable.
Lorsque l’effet recherché est d’atteindre la partie distale du tractus intestinal, nous constatons que les acides organiques ou les mélanges qui ont été enrobés fonctionnent plus efficacement. Leur enrobage favorise le relargage de l’acide à partir du duodénum (Figure 8) évitant ainsi la prolifération de micro-organismes pathogènes.
L’acide butyrique/butyrate en est un exemple. En plus d’être une source d’énergie pour les colonocytes, c’est aussi un médiateur cellulaire qui aide à réguler de multiples fonctions comme le développement du tissu intestinal, la réduction du stress oxydatif et la modulation du système immunitaire.
Les phytobiotiques représentent des composés naturels dérivés de plantes associés à des propriétés antimicrobiennes, antifongiques, antiparasitaires, anti-inflammatoires, antioxydantes et immunomodulatrices.
Les huiles essentielles font partie de ce groupe.
Les propriétés antioxydantes des huiles essentielles influencent la réponse immunitaire, mais les résultats obtenus avec différentes huiles essentielles peuvent être très variables.
Depuis de nombreuses années, l’inclusion d’enzymes exogènes dans l’alimentation des poules est une pratique courante. Xylanases, β-glucanases, mannanases, lipases, protéases, phytases, pour n’en citer que quelques-unes, ou bien des combinaisons d’enzymes exogènes sont souvent complétées en fonction de la disponibilité et de la qualité des matières premières afin de réduire l’impact des facteurs antinutritionnels, tels que les PNA, l’acide phytique ou les inhibiteurs de protéases. Ainsi elles peuvent affecter le processus de digestion et d’absorption des nutriments et limiter les impacts négatifs sur la santé de l’intestin.
L’inclusion des carbohydrases peut avoir un impact positif sur la microflore intestinale en raison de son mécanisme différent, réduisant en fin de compte l’effet antinutritionnel des PNA en produisant différents oligosaccharides ayant un effet prébiotique potentiel.
De même, l’inclusion de protéases réduit la concentration de protéines non digestibles dans l’intestin qui, autrement, déclencherait des fermentations susceptibles d’affecter la composition du microbiote.
En outre, il a également été suggéré qu’ils ont la capacité de dégrader les protéines antigéniques présentes dans la farine de soja et/ou de dégrader les facteurs antinutritionnels comme les inhibiteurs de trypsine et les lectines (Cowieson et al., 2016).
Le tractus intestinal aviaire est une série d’organes qui remplissent deux fonctions importantes: la digestion et le soutien du système immunitaire. Le microbiote présent dans le tube digestif est essentiel au maintien de la santé intestinale et, par conséquent, de la productivité.
Des facteurs tels que la gestion, le régime alimentaire, etc. influencent la présence et la prolifération des agents pathogènes qui constituent un facteur de risque pouvant déclencher des infections. Il convient de prendre toute mesure qui contribuera à maintenir l’équilibre entre la flore commensale et la flore pathogène.
Dans le cadre des stratégies, la prévention sera notre meilleur allié. D’un point de vue nutritionnel, il existe toute une série d’additifs qui ont prouvé, par différents mécanismes, leur potentiel à soutenir le maintien de l’écosystème intestinal et la fonction immunitaire.
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